Apprentissage de décorateur

Tinguely débute un apprentissage en décorateur chez Globus en 1941. Mais par manque de discipline, il est licencié en août 1943. Il achèvera cependant sa formation auprès de Joos Hutter, un décorateur indépendant qui l’incite à suivre assidûment l’école des arts appliqués de Bâle. Il suit particulièrement le cours de Julia Ris sur le mouvement comme moyen d’expression artistique. Dans cette école, il rencontre également sa future épouse Eva Aeppli.

Ses débuts à Paris et les Machines Sonores

En 1952, Tinguely s’installe à Paris avec sa femme, où il fait la rencontre d’autres artistes surréalistes et a commencé à exposer ses sculptures mécaniques dans des galeries d’art. Alors qu’ils accueillent leur première et unique fille Myriam en 1953, Tinguely réalise cette année-là des constructions spatiales en utilisant uniquement du fil de fer soudé avec de petites feuilles de tôles. Il décide alors de les mettre en mouvement pour les libérer de leur inertie. En réalisant la première de ces roues, l’artiste découvre alors la mécanique du hasard.

Le 27 mai 1954, il organise le vernissage de sa première exposition à la galerie parisienne Arnaud. Ses œuvres, souvent décrites comme humoristiques et absurdes, se sont avérées être très populaires auprès du public et de la critique.

Tinguely expose deux Machines Sonores en 1955 à la galerie Denise René. L’exposition, qui se nomme Le Mouvement, met en avant une nouvelle forme d’expression artistique, une première depuis la fin de la guerre. Les Machines Sonores sont des machines où les sonorités sont produites par des casseroles, des bouteilles, des boîtes de conserve, des entonnoirs, des verres, frappés régulièrement par de petites marteaux.

Un artiste de renommée internationale et collaboration avec Niki de Saint Phalle

Tinguely a exposé ses œuvres dans le monde entier et a également travaillé en collaboration avec d’autres artistes, notamment les peintres Victor Vasarely et Yves Klein. Il a participé à des projets d’installation d’art public, tels que la sculpture Euréka, réalisée pour l’exposition nationale suisse en 1964 à Lausanne, ou encore les gigantesques sculptures réalisées en collaboration avec sa deuxième épouse Niki de Saint Phalle, pour le jardin des Tarots en Toscane.

L’une des œuvres réalisée par Tinguely et Niki de Saint Phalle les plus célèbres constitue Le Paradis Fantastique. Sur commande de l’Etat français pour l’exposition universelle de Montréal, le couple crée ensemble une œuvre où les machines de Tinguely attaquent les Nanas de Saint Phalle ; un groupe de six grandes machines cinétiques attaquent neuf grandes sculptures de Nanas.

Tinguely est décédé en 1991, mais son héritage artistique continue d’influencer les générations futures. Ses œuvres sont exposées dans des musées du monde entier, y compris le Musée Tinguely à Bâle, en Suisse, qui lui est dédié. Ses sculptures mécaniques abstraites sont considérées comme des chefs-d’œuvre de l’art moderne et continuent d’être très appréciées pour leur mélange unique d’art et de technologie. Avec ses sculptures, il remet en question l’académisme de l’art en construisant des machines réalisées à partir de matériaux issus de la récupération, définitivement imparfaits, s’opposant au culte de l’objet neuf et pratiquant le recyclage déjà utilisé par l’art brut. Il redonne de la vie à ces objets, en les animant avec des moteurs et cette invention compte parmi les innovations les plus importante de la sculpture du XXe siècle.